• La maîtrise du temps est un facteur clé quand on est enseignant car les apprentissages s’inscrivent dans une logique de programme. Pour y parvenir il définit des objectifs à atteindre et des compétences à acquérir. La liberté pédagogique est laissée à l’enseignant pour répondre à la demande inscrite dans le référentiel, sous réserve d’être en cohérence avec des méthodes d'apprentissages effectifs. Il ne sert en effet à rien de « boucler un programme » si les élèves ne comprennent pas les attentes et ne progressent pas, ou pas suffisamment.

     

    Un objectif, un calendrier, une méthode

     

    Les enseignants débutants et les professeurs contractuels font parfois l'erreur de considérer que le manuel scolaire définit le programme. Or, celui ci n'en est qu'une interprétation, et des erreurs y sont présentes, ceci quelle que soit la qualité des auteurs. Un programme est toujours publié au bulletin officiel. Il est précédé d'un préambule qui en définit l'esprit et indique les orientations que la commission a voulu lui donner.

    Les programmes actuels sont désormais écrits en terme de connaissances et de compétences à acquérir. Par conséquent, respecter le programme consiste d'abord à en comprendre le sens pour le décliner en savoirs et en modes opérationnels. Pour cela une progression annuelle est élaborée dès la rentrée et le professeur s'y tient autant que faire se peut. Cette programmation est constituée de séquences qui correspondent aux grandes thématiques étudiées durant l'année scolaire. Chacune d'entre elles s’étale sur une durée de six ou sept semaines en général.

    Les séances de cours s'inscrivent dans une séquence et ne sont pas indépendantes les unes des autres puisqu'elles possèdent un fil conducteur, le thème de la séquence.

     

    Construire une séance

    Pour réussir une séance de cours, il faut savoir la commencer et correctement la terminer. Un cours ne débute que lorsque les élèves sont réceptifs, quand ils sont assis et à l'écoute. Quand on sait qu'un élève peut voir dans la journée six ou sept professeurs différents, et changer autant de fois de disciplines, on comprend que la phase d'introduction pendant laquelle le problème du professeur doit devenir le problème de l'élève n’est pas une mince affaire. Mais cela ne suffit pas. En effet, une fois le problème posé, définir l'objectif à atteindre et la façon d'y parvenir sont des points clés pour que le succès soit au rendez vous.

     

    Ainsi, très rapidement, les élèves doivent avoir un travail à réaliser et savoir pourquoi ils l’exécutent. Pour y parvenir, les consignes et les objectifs sont clairs, précis et compris de tous. Voir ou écouter ne suffisent pas pour apprendre. c’est quand on fait soi même qu’on est le plus performant, quand les élèves sont mis en activité de recherche, d'observation, d'analyse, de lecture, de calcul. Comme on l’a vu dans les chapitres précédents, l’acquisition progressive des compétences de la maîtrise de la langue conduit ensuite à faire produire une trace écrite par les élèves. D’autant que c'est elle qui structure l'esprit et permet au professeur de mieux comprendre les difficultés ou les erreurs de chacun. Rappelons aussi qu'une activité est efficace et efficiente, si elle fait sens pour l’élève[1].

    La trace écrite au sens large (qui peut être la production d’un texte, d’un graphique, d’un schéma) est aussi le moyen pour les élèves d'échanger des idées sur un mode non oral et plus complexe. Il y a donc un avantage pour le professeur d'utiliser les productions des élèves pour dérouler la séance, tout en poursuivant un but précis dans un temps donné. Cette formation qui s'appuie sur une mise en commun des travaux, suivie d'une réflexion collective est bien plus riche qu'une prise de notes sous la dictée du professeur.

    Quel que soit le mode opératoire arrêté, puisque les élèves débutent le cours par un questionnement, ils est logique qu'ils puissent quitter la salle en ayant obtenu une réponse en sortant. Dans les cahiers les productions des élèves qui contiennent des erreurs ou des imprécisions sont laissées, elles montrent comment la pensée intellectuelle se construit. Mais il ne faut pas qu’elles soient confondues avec le cours à apprendre. La structuration est le fait du maître et tous les élèves conservent sur leur cahier une trace identique des conclusions de la séance.

     

    Une autre erreur récurrente des jeunes professeurs consiste à vouloir en faire trop : trop parler, trop d'objectifs imprécis, trop de connaissances à acquérir, trop d’exercices à corriger...

    La question ne serait elle pas finalement de savoir « comment le professeur peut être présent physiquement dans la salle tout en se faisant oublié la plupart du temps pour laisser les élèves agir et interagir? ».

    Débuter est le lot commun de tous. Les premiers pas sont d’habitude synonymes de tâtonnements, d’essais, de succès et d’erreurs. L’important n’est pas de tout réussir mais de savoir analyser chaque séance pour en déduire des invariants utiles à la gestion de classe ou des méthodes pédagogiques propices aux apprentissages. Une séance étant constituée de plusieurs activités indépendantes et complémentaires, les moments pendant lesquels les élèves ont eu un comportement conforme aux attendus alternent souvent avec des phases moins positives. Ainsi, en variant les activités, non seulement on ne peut se tromper tout le temps mais on maintient aussi une tension dynamique à l’intérieur du groupe qui aura un effet d’entraînement collectif et qui maintiendra l’attention et l’intérêt des élèves.



     

    DEBUTER : Construire une séance, une progression

    [1] Une activité est efficace si elle accroît les acquis. Elle est efficiente si l'énergie dépensée pour parvenir au résultat est compatible avec l'intérêt qu'il représente.


  •  Dans les yeux des élèves, un jeune enseignant est d’abord un professeur comme les autres. Cette reconnaissance institutionnelle est d’ailleurs ce qui le protège des inévitables maladresses qu’il commettra la première année. La contrainte pour lui est qu’il a le mêmes élèves, les mêmes devoirs et obligations que ses collègues, dès le premier jour de classe. Il faut par conséquent qu’il trouve les ressources pour être performant le plus vite possible, même quand l’entrée dans le métier n’a pas été à la hauteur des espérances. 

     

    Plusieurs fausses « bonnes idées » guettent les jeunes professeurs. Elles sont pourtant généreuses car elles veulent créer du lien en partant du principe que la proximité générationnelle est d’abord un atout. C’est vrai quand la relation s’est établie sur des bases solides et positives. Mais si des difficultés importantes apparaissent, le manque d’expérience peut conduire à des crispations fortes lorsque le jeune professeur n’entend pas les remarques des élèves et les conseils formulés par ses aînés.

     

    Il n’est jamais trop tard pour apprendre

     

    Une première erreur classique est de confondre l’enseignement avec de l’animation. Or, on n’est pas à l’école pour jouer, mais pour apprendre. En d’autres termes, toute activité qui ressemblerait à de l’occupationnel ne permettra pas de structurer la pensée et discréditera très vite le professeur.

     

    En débutant, nombreux sont ceux qui pensent naïvement que pour être un bon enseignant il suffit de créer un lien non hiérarchique, de type amical entre eux et les élèves. Du coup, les activités qu’ils vont proposer seront amusantes, le registre de langue utilisé sera celui des adolescents. Passé la surprise des premières heures de cours, de nombreux jeunes vont se sentir autorisés de ne plus écouter et de ne plus s’intéresser à la leçon. Puisque hors de l’école chacun est libre de pratiquer l’activité qui lui plait, faisons pareil en classe si on est dans l’occupationnel !

    Les enseignants ne sont pas des parents, bien qu’ils aient un rôle éducatif évident, ils ne sont pas non plus des grands frères ou des grandes soeurs avec lesquels on partage des confidences, ils ne sont pas enfin des camarades avec lesquels on s’amuse. Avoir un comportement courtois, avenant et une attitude positive, ne signifie pas qu’il faille sympathiser. Les difficultés d’apprentissage et les problèmes de type personnels se traitent en professionnel. Il s’agit donc d’être à l’écoute, en empathie pour comprendre, montrer de la sensibilité pour entendre les problèmes personnels. Les élèves n’ont pas besoin d’un copain supplémentaire qui leur prodiguera des conseils équivalents. L’approche doit être tout autre et en adéquation avec une posture de professeur. Quand les élèves s’adressent à lui c’est avant tout à un adulte référent qu’ils parlent. Très vite, si le modèle est celui du copain, les élèves vont demander des services ou des privilèges qu’ils n’obtiendront pas et leur réaction sera du coup très négative car de type affectif.

     

    Un enseignant qui a l’estime de ses élèves est celui qui a de l’ambition pour eux. Cela ne consiste pas à élever le niveau démesurément avec comme résultat d’intéresser quelques élèves brillants qui réussiront, aider un nombre plus ou moins grand d’élèves supplémentaires qui essaieront de surnager avec l’aide des parents ou en prenant des cours particuliers et délaisser un groupe qui abandonnera vite toute velléité d’atteindre les objectifs fixés. Pour créer l’appétence qui donnera envie à chacun de participer, d’essayer et de proposer des solutions, les élèves doivent être convaincus que leur enseignant a le sentiment qu’ils pourront progresser.

    Cela, ils le voient dans le regard porté sur eux, dans la manière de s’adresser à eux, dans le temps qu’ils consacrent à les soutenir dans le labeur.

    Avoir de l’ambition, c’est être exigeant sur la qualité des productions et leur montrer qu’ils peuvent y arriver sans faire à leur place[1]. Le niveau étant défini par le programme, il suffit de le respecter sans l’interpréter au-delà du raisonnable. Pour faire un bon film, un bon scénario a besoin d’un bon metteur en scène pour diriger les acteurs et sublimer leur jeu.

     

    La question du tutoiement ou du vouvoiement de l’élève est récurrente et fait suite aux remarques précédentes. Le tutoiement n’est pas irrespectueux vis-à-vis de l’élève, il permet simplement une proximité qui est adéquate si l’enseignant sait parfaitement tenir son rôle. Le vouvoiement installe au contraire cette distance qui peut faire défaut à certains, en début de carrière. Il concerne les classes de terminales comme celles de sixième. Bien entendu, il n’y a pas de réciproque possible, les professeurs, au collège comme au lycée, sont vouvoyés.



     

      DEBUTER : Jeune professeur face à des élèves

    [1] On pourrait reprendre l’expression de Maria Montessori a propos de l’attitude du maître face à l’éducation des jeunes enfants : « aide moi à faire seul »


  • C'est la rentrée! Plusieurs milliers de nouveaux profs vont débuter. Si vous en faites partis, félicitations. Soyez convaincus qu'être professeur est un superbe métier, quoi qu'on en dise. Et utile en plus, aux individus comme à la société.

    Alors voici quelques pistes d'aide...dans la rubrique DEBUTER :

    Redécouvrir un lieu

    La première heure, le premier jour de classe

    Jeune professeur face à des élèves

    Construire une séance, une progression


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    Pas facile d'aider un jeune professeur. Voici peut-être sept conseils pour les professeurs débutants :

    1. Etre souriant et accueillant
    2. Agir en professionnel
    3. Faire cours pour ses élèves, non pour soi ; communiquer avec eux
    4. Respecter les élèves ; exiger la réciproque
    5. Etre organisé
    6. Commettre des erreurs pour progresser
    7. Evaluer positivement

     

    La première heure, le premier jour de classe

    Le premier jour de classe est arrivé. L’angoisse est présente et en même temps une formidable envie de commencer. Pour éviter toute source supplémentaire de stress, il vaut mieux arriver tôt dans l’établissement.

    En collège, les élèves attendent dans la cour l’arrivée du professeur ; en lycée ils entrent dans les bâtiments et se dirigent seuls vers leur salle de classe. Déjà, dans les couloirs, on commence à s’observer, à se jauger. On reste souriant.

     

    La clé glisse dans la serrure, la porte s’ouvre. Les élèves, rangés dans le couloir, entrent en passant devant le professeur. C’est l’occasion de les saluer.

    Puis, ils choisissent leur place. Ils restent debout et attendent un signal du professeur pour s’asseoir, quand l’agitation a décru. Dans les bâtiments on enlève bonnet et casquette, en classe on enlève son blouson et son écharpe. C’est la règle, elle ne souffre pas de discussion.

     

    A cet instant les élèves attendent que le professeur prenne la parole, qu’il se présente et dise quelques mots de bienvenue. Si le silence n’est pas tout à fait présent, il n’est pas inutile de faire une remarque, sans agressivité, pour montrer l’importance qu’on attache à une installation sereine pour se mettre rapidement au travail.

    On explique les objectifs du programme, sans mettre une pression inutile sur les épaules des élèves dès la première heure.

    Si un élève bavarde trop, on peut lui demander si il n’a pas compris ce qui vient d’être dit ou si il veut ajouter quelque chose. Ne pas entrer dans le jeu des élèves provocateurs, rester neutre et professionnel, courtois et ferme dans le ton.

    Quelle que soit la manière de s’y prendre le premier jour, il ne faut pas improviser de trop. Suivre un scénario qu’on a écrit et imaginé est le meilleur moyen de s’assurer que tout se passera bien. Si on y perd en spontanéité, on gagne en sécurité, en particulier quand on débute.

    Pendant tout ce temps, on reste forcément concentré, toujours calme, même si intérieurement l’inquiétude est forte.

     

    Puis vient le moment de la fiche de renseignements demandée aux élèves. Il est inutile de multiplier les questions, les seules qui sont pertinentes sont celles qui seront utiles au professeur. Certains enseignants se limitent à des demandes factuelles, administratives, d’autres ajoutent des questions de nature pédagogique. L’intérêt est de pouvoir en profiter pour initier une discussion sur la discipline, sur le programme de l’année, de se découvrir les uns et les autres et montrer l’importance accordée à une écoute réciproque, tolérante et respectueuse.

     

    Quand la journée se termine, fourbu, le jeune professeur comprend que ce métier n’est pas de tout repos, qu’il est exigeant mais que sa richesse tient d’abord dans la relation humaine, celle qui se construit, jour après jour, entre des adolescents aux facettes et aux comportements divers et des adultes qui donnent un sens à cet environnement économique, culturel, politique qui fait le ciment de la société.

    DEBUTER : La première heure, le premier jour de classe


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    On se demande toujours s'il est possible de donner des conseils à un jeune professeur ? S'il s'agit de fournir des recettes, des fiches, des trucs, l'opération est irrémédiablement vouée à l'échec. Ce métier s'apprend avec le temps, en analysant ses échecs, ses réussites, en participant à des formations, en regardant comment travaillent les autres collègues de l'établissement. Mais observer ne suffit pas car les pratiques sont diverses et les comportements des uns ou des autres ne sauraient être adaptés à tous. Les erreurs sont fréquentes, les mauvaises habitudes peuvent parfois masquer les bonnes pratiques qu'il serait souhaitable de développer. Faut il voir là une impossible équation à résoudre et se dire que, même avec la meilleure préparation, on entre en classe comme dans une arène, sans défense, à la recherche d’une protection introuvable ?

     

     

    BA du film "Les profs 2" : Une certaine image du métier

     Et dans la vie réelle?

    Les premiers jours de classe restent gravés dans la mémoire de tout professeur et il est préférable de les réussir, non seulement pour les élèves, mais aussi pour soi, pour se convaincre que ce choix qui a été fait quelques années plus tôt de devenir professeur est le bon.

    La peur de se retrouver seul fasse à la classe est forte. Elle est normale, elle crée un stress positif pour mettre ses sens en éveil, pour mieux contrôler ses faits et gestes, et maîtriser sa parole. Tous les ans, en septembre, cette crainte de « rater la rentrée » ressurgit chez tous les professeurs. Et même si avec le temps elle s'atténue, elle ne disparaît jamais totalement.

    Pour la surmonter, chacun se met en condition les jours qui précèdent la rentrée. La pré-rentrée est un moment capital pour le nouveau professeur qui va lui offrir l’occasion de faire une mue, passant de la posture d’étudiant à celle d’enseignant. Il va ainsi découvrir un rituel de la rentrée dont la forme quelque peu solennelle participera à la transition vers une prise de fonction réussie. Ce sera l’occasion pour lui d’entendre le chef d’établissement rappeler les résultats au brevet ou au baccalauréat et indiquer les orientations qu’il souhaite insuffler au cours de la nouvelle année scolaire. C’est aussi le moment pour lui de se situer, au sein de l’équipe disciplinaire, et de faire connaissance avec l’ensemble des personnels. C’est l’instant « magique » où on reçoit son premier emploi du temps de professeur qui va donner l’occasion de se projeter dans la fonction.

    L’établissement dans lequel on est nommé, c’est d’abord un lieu. Certains endroits sont familiers de l’ancien élève qu’il fut, comme les salles de classe, le CDI, le bureau des CPE ou la cour, d’autres sont moins connus comme le secrétariat, l’intendance et certains carrément nouveaux, en particulier la salle des professeurs, la reprographie, les laboratoires de langues ou de sciences. Les secteurs symboliques d’un collège ou d’un lycée ont tous une histoire et une organisation qu’il faudra apprendre à connaître et à apprivoiser pour les comprendre et s’en saisir. L’architecture des bâtiments conditionne les flux des élèves, les regroupements, les habitudes. Certains endroits sont ouverts, lumineux, d’autres ont mal vieillis et concentrent les problèmes.

    Accueillir correctement les nouveaux enseignants, en particulier ceux qui débutent, c’est pour le principal ou le proviseur savoir prendre le temps d’une visite détaillée de l’établissement, rassurante, et leur signifier leur nouveau positionnement.

    Issu du concours, le professeur sera accompagné par un de ses collègues plus expérimentés, un tuteur, qui aura été proposé par les corps d’inspection. Si celui-ci enseigne sur le même site, la visite se poursuivra naturellement avec lui. Sinon, il rejoindra ses collègues qui compléteront les explications sur l’organisation interne.

     

    Au cours de cette première journée, il devra aussi aller au secrétariat de direction pour signer quelques papiers administratifs, se rendre à l’intendance pour retirer ses clés, sa carte de photocopie, et acheter éventuellement un carnet de tickets repas. Après la réunion d’équipe, il faudra aussi entrer dans les salles de classe qu’il occupera pour en avoir une vision claire et pouvoir se mouvoir facilement quand les élèves seront présents. C’est l’occasion de voir si celles-ci sont équipées en TNI/VPI, si les tableaux utilisent des marqueurs ou des craies, si des ordinateurs sont présents pour l’appel.

    Cette journée de pré-rentrée terminée, de retour chez soi, l’excitation encore présente il sera parfois difficile de s’endormir correctement. Un sentiment étrange d’excitation va se mêler à la crainte de ces premiers jours redoutés et néanmoins attendus avec impatience, la véritable rentrée, celle où il faudra accueillir les élèves et commencer les premières leçons.

     

    A cet instant, il s’agit de se poser la question : « quel professeur je veux être ? Pourquoi ai-je choisi ce métier plutôt qu’un autre ? ». La référence à un mentor, un « bon professeur » qu’on aurait eu provoquera au mieux des désillusions, au pire des frustrations et des difficultés. En effet, pour devenir professeur il a fallu à moment donné être bon élève dans la matière qu’on va enseigner, c’est-à-dire scolaire et plutôt attentif, ce qui ne sera pas le cas de tous les adolescents à qui on devra faire cours. S’il y a un conseil à donner, c’est de savoir se défaire de cette posture d’ancien « bon élève » et de se dire que tous, y compris les plus faibles, méritent qu’on s’occupent d’eux. C’est aussi de croire au potentiel d’éducabilité des individus, se dire qu’on peut faire progresser tout le monde. Pour cela il faut apprendre à regarder les bons élèves mais aussi les autres, ceux qui parlent trop et ceux qui se taisent tout le temps, ceux qui ont naturellement soif d’apprendre et ceux qui demeurent passifs, ceux qui sont rapides et ceux qui sont laborieux.

    DEBUTER : Redécouvrir un lieu






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