• Continuité des programmes

     Décrypter la logique et la continuité des programmes du primaire au lycée : l’exemple des sciences

     

    Une bonne connaissance de l’ensemble des programmes disciplinaires, de leurs préambules tout autant que de leurs contenus, ne peut être négligée pour aider les élèves à s’insérer dans un parcours construit. Il est important aussi d’avoir une idée  des programmes mis en œuvre dans les disciplines voisines, en particulier quand des recoupements apparaissent.

    C’est pourquoi, les professeurs de lycées ont tout intérêt à consulter le bulletin officiel qui définit le programme du collège. De même, les professeurs de collège doivent s’imprégner des apports de l’école primaire. En effet, on ne construit pas une séquence pédagogique de manière identique quand il s’agit d’appréhender ou de réinvestir une connaissance.

    Il n’est pas non plus inutile de regarder le programme des classes supérieures, ceux des classes préparatoires pour un professeur qui enseigne en première et terminale et ceux de lycée pour un professeur de collège. Ils indiquent en effet ce qui doit être acquis au niveau considéré mais aussi les limites à ne pas dépasser (les tentations sont souvent grandes).

     

    Prenons l’exemple en sciences physiques et chimiques pour étayer le propos. La consultation des programmes de l’école primaire[1], du collège[2] et du lycée[3] et du contenu du livret de connaissances et de compétences[4] montre d’abord qu’il apparaît une évidente continuité dans la démarche scientifique adoptée :

    La démarche d’investigation est préconisée, chaque fois qu’il est possible, pour répondre à une problématique. Elle propose un caractère manipulatoire affirmé mais aussi de savoir questionner le problème et poser des hypothèses au préalable. L’argumentation scientifique est le deuxième point fort de tout apprentissage en sciences. Elle se pratique au moment de l’expérimentation, mais aussi lors des activités à caractère documentaires. Il s’agit, après avoir recherché et extrait des informations pertinentes de documents divers (textes, tableaux, courbes, images, vidéo,…) de répondre à un questionnement précis, limité ou ouvert, pour résoudre un problème.

    On le voit, cette communication oblige d’avoir recours au français mais impose aussi l’utilisation de codes particuliers liés à la discipline. Une maîtrise de la langue suffisante est donc indispensable pour réussir en sciences comme en lettres, pour comprendre les textes, les consignes et pour étayer le propos lors de la restitution.

     

    On pourra remarquer que les programmes et le socle sont dans le cas des sciences en cohérence et utilisent les mêmes verbes d’action pour expliciter la démarche, à tous les niveaux. A l’école primaire, pour l’item correspondant à la démarche scientifique, il est écrit pour le pallier 2 : Pratiquer une démarche d’investigation : savoir observer, questionner/Manipuler et expérimenter, émettre une hypothèse et la tester, argumenter, mettre à l’essai plusieurs pistes de solutions/exprimer et exploiter les résultats d’une mesure et d’une recherche en utilisant un vocabulaire scientifique à l’écrit ou à l’oral.

    Au collège, pour le pallier 3 : Pratiquer une démarche scientifique : Rechercher, extraire et organiser l’information utile/Réaliser, manipuler, mesurer, calculer, appliquer des consignes/Raisonner, argumenter, pratiquer une démarche expérimentale ou technologique, démontrer/présenter la démarche suivie, les résultats obtenus, communiquer à l’aide d’un langage adapté.

    Et au lycée en voie S, dans le préambule du programme : Initier l’élève à la démarche scientifique c’est lui permettre d’acquérir des compétences (raisonner pour identifier un problème, émettre des hypothèses…)/mobiliser ses connaissances, rechercher, extraire et organiser l’information utile, raisonner, argumenter/Dans la continuité du collège la démarche d’investigation s’inscrit dans cette logique pédagogique.

     

    De plus, la continuité des domaines scientifiques s’élabore en respectant une progressivité dans la construction des concepts. Si on prend l’exemple de la matière, on étudiera :

    -         à l’école les différents états de la matière, quelques propriétés macroscopiques,

    -         en cinquième on complètera par les définitions qui font référence aux solutions et aux mélanges,

    -         en quatrième on aborde les molécules et les ions,

    -         en troisième, on caractérise les métaux, les ions et on s’intéresse aux acides et bases

    -         en seconde, on va plus loin dans les concepts microscopiques en définissant l’élément chimique, la classification périodique, les premières règles de chimie organique,

    -         en première S les relations entre structures et propriétés sont mises en évidence, ainsi que la quantification de l’énergie

    -         en terminale on entre dans les détails : carbone asymétrique, formule topologique, liaisons polarisées…

     

    Comme on le voit, il est important pour chaque professeur de bien concevoir son rôle dans cette chaîne du savoir car il s’inscrit dans un processus bien défini. C’est en partie par son action au quotidien qu’il donnera les moyens et l’envie à l’élève de poursuivre correctement sa scolarité pour lui permettre de se projeter dans la classe supérieure.

     

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