•                                                                                          Les outils nomades : « couteaux suisses » du numérique

     

    Les tablettes numériques et les smartphones offrent des opportunités pédagogiques originales. De plus, les élèves les utilisent régulièrement et les manipulent très facilement. Ils sont plus simples d’utilisation qu’un ordinateur car leur ergonomie a été adaptée au principe tactile. Ils peuvent être reliés à un ordinateur par le wifi et possèdent une connectique qui permet de brancher divers capteurs utiles en EPS, sciences ou technologie. Ainsi on peut envisager de réaliser des mesures en extérieur sans transporter avec soi un ordinateur portable et le matériel associé. On peut aussi prendre des photos, filmer ou utiliser le dictaphone pour une observation (par exemple dans un musée) et retranscrire plus tard le contenu enregistré.

     

    Le cadre pédagogique des outils nomades n’est pas celui du pédagogeek

     

    Comme le TBI/VPI, les outils nomades permettent un travail collaboratif plus intense car il est très facile de récupérer une tablette utilisée par un élève et de la connecter pour projeter à l’ensemble de la classe le travail réalisé afin de provoquer la discussion et le débat.

     

    Actuellement de nombreuses entreprises développent des programmes ou des interfaces pour un usage scolaire des smartphones et des tablettes. Nous pouvons imaginer que cela accroîtra leur intérêt dans les années à venir, sachant que les expérimentations des professeurs sont variées et nombreuses et qu’elles sont souvent publiées sur internet dans des sites académiques, personnels ou collaboratifs.

     

                                                                                          Les QR codes

     

    Les QR codes sont des sortes de codes barres, mais à deux dimensions. Ils sont constitués de petits carrés noirs insérés dans un carré blanc. On les rencontre dans de nombreux sites touristiques ou sur des magazines. Ils peuvent être décodés facilement par n’importe quel smartphone (ou tablette) sur lequel on a téléchargé une application de lecture de QR codes. Il suffit de viser le code avec le smartphone pendant une ou deux secondes. Ils fournissent alors des informations complémentaires sur le sujet regardé en affichant un document sur l’écran du téléphone mobile ou permettent d’ouvrir une vidéo/écouter un son sur youtube, naviguer sur une page internet de renvoi.

    Le second intérêt des codes QR est leur facilité de création. Il existe de nombreux générateurs de codes QR sur internet, gratuits, qui offrent l’opportunité à tous de fabriquer ces objets en quelques clics de souris et en moins de deux minutes.

     

    La question immédiate qui se pose est de savoir quelle peut être l’utilité des QR codes dans l’enseignement ? Inséré dans un document, un QR code enrichit le contenu sans le surcharger. Il peut fournir une information non essentielle qui intéressera certains élèves curieux d’approfondir l’activité proposée. Il autorise la création de « coups de pouces » lors d’une tache complexe ou pour résoudre une question difficile. Il permet de fournir du contenu multimédia grâce à un accès internet, par exemple une image en couleur qui ne passerait pas à la photocopie, un document audio en histoire ou en langues vivantes.

    Pour résumer, les QR codes sont des éléments simples mais puissants pour personnaliser l’enseignement.

     

    Ø                                                                                          Les cartes mentales (mind map)

     

    Une carte mentale, encore appelée carte heuristique, est une association d'items reliés entre eux sous forme de graphe et permettant de représenter visuellement une pensée complexe. Elle peut être réalisée à l'aide d'un papier et d'un crayon, mais les possibilités des logiciels, souvent gratuits, démultiplient leur intérêt parce qu'il est aisé d'en modifier les contours et les contenus en ajoutant ou supprimant des idées nouvelles, ou en réorganisant celles qui sont déjà présentes. Elle se construit en plaçant au centre le thème principal à partir duquel l’arborescence va pouvoir se développer.

     

    Les usages pédagogiques des cartes mentales sont nombreux, par exemple pour questionner une problématique ou dans une démarche de projet.

    Dans la classe, elles peuvent faciliter le débat car elles offrent la possibilité de classer et de hiérarchiser immédiatement et de manière visuelle les idées émises par les élèves. Cette structuration entraîne de fait une compréhension plus fine du problème traité et une dynamique intense dans les interventions et les propositions, en particulier parce qu'elles suscitent une confrontation d'idées. L'élaboration de la carte est dans ce cas directement projetée au tableau à l'aide d'un vidéoprojecteur ou d'un TBI/VPI.

     

    Indépendamment de cet usage collectif, les élèves peuvent s'approprier cet outil dans une démarche personnelle qui facilite les apprentissages. Les possibilités sont multiples et variées. Par exemple pour élaborer le plan d'une dissertation en lettres, histoire-géographie ou SVT. La carte mentale est aussi un moyen très intéressant pour réviser ses leçons. Elle favorise en particulier ceux qui disposent d'une mémoire visuelle. Mais dans tous les cas, la création d'une carte mentale pour réviser oblige à se concentrer sur le fond et à analyser finement ce qui a été écrit en cours. C’est souvent parce que les élèves ont des difficultés à créer des liens logiques entre les notions qu’ils sont en difficulté. La carte mentale contribue alors à favoriser ces connexions.

    On peut noter aussi que l'analyse d'un document complexe ou riche en information, une affiche, une oeuvre littéraire ou musicale est facilitée par  une reformulation qui s'affranchit de compétences de littéracie.

    Il existe de nombreuses autres utilisations des cartes mentales. Très souvent les élèves doivent prendre des notes et éprouvent des difficultés face à cet exercice car le discours du professeur ou de l’intervenant est non linéaire. Cette méthode qui impose d'utiliser des termes brefs, et qui permet de revenir sur certains points précédemment abordés pour les réagencer ou les enrichir structure bien le discours entendu.

     

    Cependant, les cartes mentales ne sont pas des objets de communication adaptés à tous et il faut de toute façon les manier avec prudence. Par exemple, quand la carte a été créée, il est important de savoir traduire en langage écrit classique les idées véhiculées par les représentations schématisées sur la carte. Car la complexité de la pensée ne peut se réduire à l’utilisation de groupes de mots connectés entre eux sur une image. La carte n’est donc pas un outil pour compenser un défaut de vocabulaire mais pour exploiter au mieux la pensée.

     

    Il faut bien voir que les cartes mentales doivent être au service des apprentissages et ne pas devenir un carcan technologique pour l’élève. Dans le cadre de l'Ecole, elles sont construites par l'élève ou avec les élèves. Elles ne peuvent pas être fournies « prêtes à l’emploi » par le professeur car elles sont toujours le fruit d'une reconstruction intellectuelle et renferment une densité d'informations importante. Enfin, il faut savoir que certains élèves sont déconcertés par cette approche du fait de leur mode de pensée propre ou parce ils sont habitués depuis le plus jeune âge à une représentation textuelle classique et très linéaire.

    Outils nomades, QR codes,


  •                                                                                     La vidéoprojection interactive

     

    Depuis dix ans environ sont apparus dans les salles de classe des tableaux blancs interactifs (TBI), encore appelés tableaux numériques interactifs (TNI). Ces outils, à l’époque coûteux, se sont démocratisés et simplifiés dans leur fonctionnement et leur mise en place. Les vidéoprojecteurs interactifs actuels, à courte focale (VPI), n’obligent plus à remplacer le tableau d’origine par un écran spécifique, incompatible avec l’utilisation d’un marqueur. Il s’en suit un essor particulièrement important et rapide de déploiement de cet outil qui présente de véritables plus values pédagogiques, avec la baisse importante des prix et la volonté marquée des différents acteurs de l’éducation (établissement/rectorat/collectivités territoriales).

     

    Vers la disparition définitive du tableau noir

     

    Pour l’heure, ces dispositifs sont souvent utilisés comme des vidéoprojecteur améliorés, mais des pratiques nouvelles apparaissent qui changent profondément l’acte d’enseignement en impliquant davantage les élèves, au quotidien, dans leur formation.

     

    Prenons un exemple. Le professeur propose un document tel qu’un texte dans lequel il faut repérer des formes syntaxiques particulières, ou une carte de géographie à compléter et colorier, ou encore une photographie d’un circuit électrique à schématiser. Par l’utilisation de calques successifs, les élèves vont pouvoir aller très souvent au tableau pour essayer leur proposition, se tromper, revenir facilement en arrière, corriger, voir les évolutions et déterminer in fine la meilleure façon de répondre aux questions de l’exercice.

    Le deuxième intérêt majeur des outils de vidéoprojection interactive consiste à faire travailler les élèves de façon collaborative en favorisant les échanges verbaux.

    Une question ouverte est posée à partir d’une situation déclenchante. Des groupes sont mis en place et travaillent pour proposer une solution. Certains avancent plus ou moins vite vers le résultat, d’autres s’engagent dans des chemins tordus, d’autres enfin réfléchissent à une solution qui se révèlera fausse, incomplète ou impossible. Ici, l’intérêt du TBI est de pouvoir photographier avec un téléphone portable ou un appareil photo différents travaux pour les projeter. Il ne s’agit pas ensuite de porter un jugement sur les productions, mais de montrer qu’il existe plusieurs façons de répondre à la question et de comparer les avantages et inconvénients de chacune d’elles, d’aider les groupes qui sont arrêtés, ou de comprendre ensemble l’impossibilité de certaines propositions.

    On peut aussi penser à la possibilité d’écrire ensemble la synthèse de la leçon qui vient d’être faite. Un premier élève propose sa version qui sera corrigée et amendé par le reste de la classe jusqu’à aboutir à la version définitive qui sera écrite dans les cahiers ou les classeurs.

     

    De nombreuses expérimentations sont proposées sur internet qui méritent que chacun s’essaie à ces nouvelles technologies. Bien entendu, il faut savoir qu’il y a une phase d’appropriation des différentes fonctionnalités mises à disposition avec les logiciels dédiés à la gestion du tableau.

    D’un point de vue pratique, l’utilisation d’un TBI ou d’un VPI peut être liée à un scénario pédagogique imaginé par l’enseignant. Dans ce cas particulier, cela impose un temps de préparation non négligeable qui doit rendre modeste les premières initiatives. Plus quotidiennement l’usage de la vidéoprojection interactive correspond à une forme collaborative du travail scolaire qui laisse une place centrale aux interventions des élèves.

     

    Les TBI/VPI se sont enrichis dernièrement d’un nouvel outil, une mallette « de boîtiers réponses » ou « boîtiers de vote »[1]. Ces boîtiers sont des télécommandes avec des touches numériques qui permettent de répondre à des questions à choix multiples (QCM). Les boîtiers communiquent avec l’ordinateur par voie hertzienne. Il existe des logiciels qui offrent la possibilité de gérer les réponses des élèves, immédiatement, sous forme statistique qui peuvent être vidéoprojetées. On peut ainsi imaginer de proposer des évaluations diagnostiques ou de provoquer un questionnement sur une problématique nouvelle. Mais l’intérêt principal de ce dispositif réside dans un usage similaire à celui du professeur des écoles qui demande à ses élèves de prendre l’ardoise pour répondre à des questions simples pendant le cours. Cela requiert de leur part davantage d’attention et la participation orale est accrue car elle induit le questionnement et l’analyse des réponses fournies.



    [1] On peut noter la possibilité d’utiliser désormais des smartphones comme boîtiers de vote en utilisant par exemple l’application « socrative » qui est téléchargeable sur internet

    Voir par exemple :

    http://www.ac-aix-marseille.fr/pedagogie/jcms/c_281622/fr/travaux-academiques-mutualises-2012-2013

     


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  • Le numérique s’est insinué dans nos vies quotidiennes à une vitesse phénoménale. On a peine à croire qu’il y a vingt ans seulement la quasi-totalité de la population ne disposait ni d’ordinateur individuel, ni de téléphone portable, encore moins de tablette, smartphone ou autre GPS. Et si le réseau internet existait déjà, il était moins utilisé que le minitel !

    En constatant à quel point nos vies sociales, culturelles et professionnelles dépendent aujourd’hui de ces outils nous pouvons réellement dire qu’il y a eu un basculement très rapide des comportements humains liés aux nouvelles technologies. En ce sens on ne peut que parler de révolution numérique.

     

    De tous temps, les idées associées aux technologies nouvelles ont eu une dynamique propre qui a garanti leur essor

     

    Les établissements ne peuvent pas rester à l’écart de ces phénomènes sociétaux[1] car l’Ecole courrait un risque énorme de rupture avec la société, voire d’implosion. Et dans ce cas le pire pourrait émerger car les contestations de la société et de son organisation utilisent souvent un mode émotionnel, en particulier depuis l’émergence de facebook, twitter et autre réseau comparable.

    Tous les acteurs de l’Ecole, cadres, professeurs, personnels administratifs ont la responsabilité d’être ouverts à ces modes de pensée pour inclure dans leur travail l’influence des nouvelles technologies sur les apprentissages mais aussi les liens avec les parents et les élèves dans et hors l’Ecole.

     

    Ø                                                                                          Vers un pilotage d’établissement des usages du numérique

     

    Si la première étape du développement consiste à câbler les salles et à les doter en matériel (ordinateurs, vidéoprojecteurs, tableaux blancs interactifs…), la seconde, la plus importante et la plus difficile à mettre en oeuvre est de savoir comment on utilise ces outils dans un nouveau contrat pédagogique au sein de la communauté éducative.

    Finalement, la question principale n’est pas de savoir si l’irruption du numérique à l’Ecole est en passe de changer l’enseignement mais quand et comment les méthodes pédogogiques vont être profondément renouvelées par le numérique?

     

    Pour effectuer la transition vers le numérique, un pilotage doit être effectué dans l’établissement, sous la responsabilité du Principal ou du Proviseur. L’existence d’une « commission en charge du numérique » semble propice à une réflexion approfondie sur ce sujet et à une prise de décision qui engage et implique la communauté de l’établissement. Elle aurait pour mission d’effectuer un diagnostic des usages, d’impulser une politique de développement, d’organiser les projets et la formation des équipes éducatives et de dresser une liste d’indicateurs pour vérifier l’état d’avancement et l’impact des choix opérés. Cette commission aurait aussi en charge de faire des propositions au conseil d’administration pour adapter le règlement intérieur aux évolutions (par exemple sur l’utilisation des téléphones portables, tablettes, ordinateurs personnels ou sur l’instauration de bornes wifi dans l’établissement, de postes informatiques dans les endroits extérieurs aux salles de classe, de développer le très haut débit)

    Cette commission qui ferait participer des représentants d’élèves et de parents n’est pas encore une idée très répandue, mais on peut supposer sans crainte de se tromper qu’elle le deviendra.

     

    Nous sommes pour l’instant dans une sorte d’entre deux numérique. De nombreuses initiatives intéressantes apparaissent ici ou là, mais la généralisation des approches pédagogiques qui intègrent une réflexion liée au numérique n’est pas encore aboutie.

    Les professeurs, pourtant grands consommateurs de ces produits culturels et technologiques, sont assez frileux et sceptiques quant à leur utilisation au quotidien, dans la classe. Il faut en effet du temps, de la volonté et de l’énergie pour s’aventurer dans ces territoires inexplorés, tester et analyser des expériences qui ne seront pas toutes réussies pour avancer sur un chemin sinueux et découvrir de nouvelles formes d’apprentissages plus adaptées aujourd’hui que celles qui sont traditionnellement développées.

     

    Beaucoup de professeurs sont convaincus de l’intérêt de ces nouvelles technologies mais se posent au moins deux questions fondamentales dont les réponses sont encore aujourd’hui en partie à construire :

    -          Comment est ce qu’on entre dans le changement de culture lié au numérique ?

    -          Comment, dans le travail de classe, tous les jours, on inclut et on utilise les outils numériques le plus naturellement possible pour faire réussir les élèves ?

    La réponse consistant à dire qu’il faut utiliser au maximum ces outils parce que les élèves baignent dans cet environnement n’est pas recevable car elle n’est fondée sur aucun argument sérieux. Il vaut peut être mieux retourner cette assertion et se dire que placé dans un environnement saturé de technologies numériques, il est nécessaire d’avoir une véritable réflexion pour que l’utilisation de ces outils apporte une véritable plus value pédagogique.

     

    S’intéresser aux problématiques du numériques pour former le citoyen de demain

     

    Tous les adultes, qu’ils soient parents ou professeurs, savent qu’on ne peut laisser seuls les adolescents s’éduquer à l’usage des réseaux sociaux.

    Nous avons tous en tête quelques dramatiques histoires de suicides d’élèves suite à des phénomènes collectifs d’acharnement ou de moqueries sordides. Heureusement ces issues extrêmes tragiques sont rares, mais il n’y a pas une cour de récréation qui ne connaisse son lot d’élèves qui subissent via le réseau internet, en particulier facebook, ou les téléphones portables des moqueries ou des insultes. Ces attitudes ont une influence directe dans la vie de l’établissement et de la classe, puisqu’elles conduisent parfois à de violentes algarades entre les protagonistes, voire entre groupes opposés.

    D’autres fois, on voit apparaître dans la presse des cas de professeurs ou chefs d’établissements insultés ou humiliés sur le réseau. Quelle qu’en soit la raison cela est évidemment inacceptable car ce comportement s’apparente à un lynchage public. En tant qu’éducateurs, les professeurs ne peuvent pas s’abstenir de prévenir et d’expliquer les dangers d’internet, et en particulier rappeler régulièrement que les règles de droit sont les mêmes partout et s’appliquent aussi bien dans la rue que sur le réseau. En d’autres termes, si internet est un formidable outil de partage et de communication, il n’en demeure pas moins que l’émotion ne doit pas prendre le pas sur la raison.

    Il convient donc, lorsque la charte informatique du collège ou du lycée est distribuée à chaque élève de ne pas attendre d’eux qu’ils la consultent à la maison et la retournent signée. Il est utile de profiter de cette occasion pour la lire ensemble, dans la classe, la déchiffrer, la commenter et provoquer un débat qui confrontera leurs représentations aux réalités et qui rappellera les règles de droit commun.

     

    Certains professeurs ne veulent pas utiliser les outils numériques en expliquant qu’ils ne sont pas suffisamment à l’aise avec la technique, et que leurs élèves sont nettement plus performants qu’eux. Il ne doit pas y avoir de compétition sur les compétences informatiques des uns et des autres. Si les élèves sont performants dans le maniement de l’outil, quel est le problème ? Utilisons plutôt cette compétence. En effet, le travail du professeur ne s’arrête pas, loin s’en faut, à apprendre comment se servir d’un ordinateur pour rédiger un devoir avec un traitement de texte ou construire une courbe avec un tableur. Il s’agit davantage de savoir comment traiter une information complexe et surabondante pour progresser dans le savoir et résoudre des problèmes.



    [1] On ne manquera pas de lire ou d’écouter Joël de Rosnay et Michel Serres pour comprendre les enjeux de l’éducation au numérique et par le numérique. Vers l’éducation fluide : http://www.dailymotion.com/video/xxq2r2_joel-de-rosnay-societe-et-nouveaux-medias-education-et-fluidite-surfer-la-vie-2012_webcam


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    Les référentiels disciplinaires en collège et lycée insistent désormais pour apprendre aux élèves à savoir rechercher de l’information, la trier, la comprendre, l’analyser, l’exploiter. Les professeurs utilisent d’ailleurs très souvent l’outil informatique dans cet esprit, en lien avec les journaux comme en histoire-géographie ou en économie, ou avec des sites d’informations divers, institutionnels ou non, de manière générale.

    Des dispositifs comme les itinéraires de découverte en collège, les travaux personnels encadrés en lycée ainsi que les enseignement d’exploration en seconde ne peuvent s’affranchir de recherches sur le réseau.

    Confrontés quotidiennement à internet, les élèves n’éprouvent pas de difficulté particulière à chercher l’information qui les intéresse, même si le résultat n’est pas toujours pertinent pour répondre à la consigne du professeur. Notons toutefois que leurs méthodes de recherches ne sont pas en général celle des adultes. S’ils utilisent les moteurs classiques comme « google », ils préfèrent souvent débuter par une recherche d’images. Ils font aussi appel au web 2.0 et se partagent les liens fournis issus de leur réseau relationnel.

    L’utilisation de l’ordinateur n’offre plus l’attrait de la nouveauté comme c’était encore le cas il y a peu et les thèmes proposés par les enseignants peuvent les laisser indifférents si il n’y a pas eu un véritable travail préalable d’appropriation dans le groupe classe de la problématique étudiée. Dans ce cas, l’ennui ou le désintérêt seront aussi forts, que le travail soit réalisé en intégrant ou pas l’accès à internet. Lorsque les élèves ont bien compris le champ d’étude, le professeur donne la consigne de travail. Celle-ci doit être parfaitement claire et précise pour que les élèves puissent se lancer dans une recherche d’informations qui a du sens et ne pas se noyer dans le flot de données inutiles, ce qui rapidement les démotivera.

    On voit donc qu’au-delà de l’aspect technique de la recherche d’informations et de son traitement il reste primordial de bien définir les contours de la pédagogie mise en œuvre. Et finalement, celle-ci va prendre la forme d’une méthode d’investigation.

     

    La banque de données disponible sur internet est aussi très utile pour les professeurs, pour illustrer leurs cours. En effet, « youtube » ou « dailymotion » proposent un grand nombre de courtes vidéos pour accompagner les activités de classe ou montrer ce qu’il est impossible de réaliser sur place comme une expérience scientifique dangereuse ou singulière, écouter un orchestre, comparer un ensemble d’œuvres picturales disséminées dans des lieux divers…

    Les sites académiques, les sites des éditeurs et ceux des professeurs offrent de nombreux exemples de cours, exercices ou activités expérimentales, sportives qui permettent à chacun de construire sa progression. Bien entendu, chaque professeur est responsable de son enseignement et nul ne peut se retrancher derrière une mise en ligne quelconque pour justifier une leçon hors sujet ou de qualité médiocre. La responsabilité éducative est le pendant de la liberté pédagogique.

     

    Enfin, on ne peut terminer ce paragraphe sans évoquer la fonction de professeur documentaliste. Celui-ci va avoir une mission très importante de veille documentaire, en lien avec ses collègues disciplinaires. Il devra aussi opérer la transition vers un « CDI numérique », c’est-à-dire moins axé sur des ressources papiers. On peut même envisager une quasi disparition des livres dans les CDI au profit de journaux, revues et de postes informatiques. Le professeur documentaliste qui accompagne déjà les élèves dans l’acquisition de compétences de recherches d’informations utilisant les ressources numériques, deviendra un référent incontournable et verra son rôle pédagogique et son importance croître dans les années à venir. Il pourrait avoir aussi pour mission d’apprendre les règles de diffusion des contenus, d’expliquer leurs statuts juridiques et de manière générale de faire comprendre aux élèves qu’ils ont une responsabilité réelle et non virtuelle quand ils utilisent internet.

     


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