• Le vocabulaire spécifique à la discipline

      

    Est ce qu'il existe une façon de parler des mathématiques spécifiques aux mathématiques, et de même pour chacune des disciplines enseignées au collège ou au lycée? Ou peut on considérer qu'il y a un langage commun, supra-disciplinaire, pour les mathématiques, les langues, les disciplines artistiques…?

    En fait, il est évident que certains termes pris dans des contextes disciplinaires différents peuvent posséder des sens différents. Par exemple, le mot « poids » identifie la masse en français, la force d'attraction entre deux corps en physique et fait référence à l’importance statistique en économie. De même la direction correspond à une droite support en physique mais fait référence au sens (droite ou gauche) en français. Il ne faut pas sous estimer cette difficulté qu'ont les élèves à se repérer dans ce maquis de termes et de sous entendus et le travail du professeur consiste aussi à bien indiquer leurs différentes utilisations. Pour cela les élèves doivent verbaliser leurs connaissances et le professeur vérifier qu'à la fin les mots ont été compris et sont employés à dessein.

     

    Bien sûr, il faut du temps pour acquérir le vocabulaire spécifique d'une discipline et savoir correctement l’utiliser. Comme toute compétence, cette construction prend souvent des semaines ou des mois, en fonction de la complexité du terme, et de ce qu'il sous tend comme information[1].

     

    Il y a cependant un langage commun à toutes les disciplines, la langue vernaculaire, c’est-à-dire le français. Albert Einstein disait ne bien comprendre la relativité qu'en allemand, ce qui montre que la langue maternelle, quelle que soit la discipline, est le vecteur de la compréhension, du débat et de l'argumentation.[2]

     

    « Il faut que vous appreniez la leçon, je vous interrogerai la prochaine fois à l'oral ». Cette phrase donne une consigne apparemment simple. Mais que signifie apprendre une leçon au collège pour faire une restitution orale? Généralement le professeur de mathématique attend de l'élève qu'il récite par coeur des définitions, le professeur d'histoire voudra qu'il comprenne et restitue un enchaînement d'évènements, le professeur de SVT souhaitera que le résumé final de la leçon soit appris par coeur, et le professeur de physique-chimie que l'élève soit capable de définir des termes à partir d'exemples écrits au tableau. Ces différences sont comprises et intégrées par les bons élèves, et les parents qui ont eu un parcours scolaire long, de type universitaire. Mais qu'en est il des élèves en difficulté, ou dont les parents n'ont pas acquis les clés de la réussite à l'école?



    [1] L’apparition d’un grand nombre de mots nouveaux en 6°, marqués par les disciplines, met en échec de nombreux élèves

    [2] Les luxembourgeois parlent généralement trois ou quatre langues, le français, l’allemand, l’anglais et le luxembourgeois. Tous les pays envient cette capacité à connaître et utiliser couramment quelques unes des principales langues européennes. Or, le ministère de l’enseignement luxembourgeois a constaté que le fait de ne maîtriser pleinement aucune de ces langues peut aussi limiter certains type d’acquisitions comme la compréhension fine de textes et souhaite accroître l’apprentissage privilégié d’une de ces langues.


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