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Punitions et sanctions
Il faut distinguer les punitions scolaires et les sanctions disciplinaires car elles ne visent pas des actes de même gravités.
Les punitions sont généralement données par les professeurs, les assistants, les conseillers principaux d’éducation ou le chef d’établissement. Elles sont une réponse à un acte d’indiscipline ou un manque régulier de travail. Toute punition doit être expliquée et correctement mise en œuvre. Si le professeur donne un exercice supplémentaire, il veillera à ce que l’élève lui remette le travail effectué et devra le lui rendre corrigé. Donner une activité supplémentaire sans contrôle a posteriori discrédite la punition et fragilise l’autorité du professeur.
Il existe d’autres punitions courantes telles que :
- la retenue,
- l’exclusion ponctuelle d’un cours
- un commentaire inscrit sur le carnet de correspondance
En revanche, on ne peut mettre une mauvaise note ou un zéro à un élève comme punition pour un acte disciplinaire. Il est en effet important de dissocier les résultats obtenus aux examens de l’aspect éducatif, comportemental et disciplinaire. C’est la raison pour laquelle les moyennes notées dans les bulletins sont complétées par un texte qui rend compte des progrès, des difficultés mais aussi du comportement et de l’attitude de l’élève.
D'autre part, il n’est évidemment pas question de punir l’élève avec des mesures vexatoires ni en usant de châtiments corporels. Il est bien sûr interdit d’insulter ou de gifler un élève. Cela serait considéré comme une faute professionnelle[1].
La «sanction est un acte administratif, prononcé selon le cas par le chef d’établissement ou le conseil de discipline. La sanction est inscrite dans le dossier scolaire de l’élève. Les sanctions concernent donc des faits graves, atteintes aux personnes, aux biens, ou manquements répétés aux obligations des élèves.
La liste des sanctions est fixée par le code de l’éducation pour des faits de gravité croissante : avertissement, blâme, mesure de responsabilisation, exclusion temporaire de la classe, exclusion temporaire de l'établissement (ou de l'un de ses services annexes, par exemple l’internat ou la demi-pension) et exclusion définitive de l'établissement (ou de l'un de ses services annexes).
Les sanctions doivent être motivées et expliquées. Elles peuvent être assorties d’un sursis. Les sanctions sont individuelles et ne peuvent en aucun cas être collectives.
Les sanctions inclusives ont un caractère éducatif plus marqué
Les punitions et les sanctions sont inscrites dans le règlement intérieur de l’établissement, voté par le conseil d’administration.
Ainsi, les punitions et les sanctions sont des réponses à des actes commis dans l’établissement, voire à l’extérieur si on montre qu’il y a un lien qui ramène la faute à la communauté éducative : Des élèves qui se battent à proximité du collège ne peuvent il pas être punis pour cela ? Et tel autre qui tient des propos insultants dans son blog sur ses camarades, ses professeurs, ne peut il pas être sanctionné ?
Revenons sur les punitions et leur utilisation en classe.
Le but de la punition est de faire comprendre à l’élève qu’il a transgressé des règles : le devoir maison n’est pas rendu, il ne travaille plus ses leçons, il n’arrête pas de bavarder, il est insolent, il arrive très en retard après la sonnerie…. Notons d’ailleurs que certains jeunes arrivent systématiquement en retard pour le cours de M. ou Mme X avec le secret espoir qu’ils seront justement renvoyés en étude et laissés tranquilles pendant une heure.
Une punition ne consiste pas à gérer sa classe en se débarrassant des élèves turbulents par un renvoi à la vie scolaire. Car dans ce cas, si l’exclusion ramène (provisoirement) le calme dans la classe, l’action éducative produite est inexistante. L’exclusion de cours doit être tout à fait exceptionnelle. Le renvoi est en fait une double punition, puisque non seulement l'élève aura été exclu et devra en principe réaliser un travail pendant toute la durée ad'hoc, mais en plus il ne pourra pas assister à la leçon et devra la reprendre, seul, chez lui (est ce vérifié en pratique ?).
Les professeurs doivent être très prudents avec les punitions. Cette autorité, ce droit de punir quand on est professeur impose à y regarder de près d’être utilisé avec parcimonie, d’être mesuré et gradué sous peine de ne plus avoir d’effet sinon. Dans la pratique la plupart des professeurs n’en abusent pas et il faut leur rendre justice de savoir traiter avec doigté la majorité des conflits.
Il arrive, qu'en début d'année, les élèves reçoivent une longue liste de ce qu'ils n'ont pas le droit de faire en classe. Celle ci est quelquefois assortie de leurs droits. Certains professeurs font signer ces « droits et devoirs des élèves ». Est ce utile? Nécessaire? La question reste débattue. En réalité, les élèves savent pertinemment ce qu'ils peuvent faire ou ne pas faire. Ils ne font pas leurs exercices, mais ils savent qu'ils sont en tort. Si tous les professeurs dictent leur liste d'interdit en début d'année scolaire, peut on imaginer l'effet négatif que cela provoque chez les élèves? Travailler à l'école doit davantage être une affaire d'envie que de contraintes, l'envie d'apprendre, de progresser, de montrer aux autres et à ses parents ce qu'on sait faire, seul ou en groupe, tout simplement être fier de réussir et d'avancer.
La grande Oeuvre de la Révolution française est la proclamation de la « charte des droits de l'Homme et du citoyen » qui n’est pas « la charte des droits et des devoirs de l'Homme et du citoyen ».
[1] En France, une punition qui ne respecte pas la personne et sa dignité peut conduire un tribunal correctionnel à prononcer une peine sévère. Au niveau de l’Europe, on notera que le fait de frapper un mineur sous une forme quelconque, quelle que soit la douleur infligée, est considéré comme un châtiment corporel. La protection des enfants contre les châtiments corporels ou dégradants fait référence aux droits de l’homme : https://wcd.coe.int/ViewDoc.jsp?id=1237671
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