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    La maîtrise de la langue maternelle dans toutes ses composantes (orale et écrite) concerne toutes les disciplines. La non compréhension des textes et des consignes représente une des principales causes d’échec en mathématiques, en primaire comme au collège. On pourrait presque parler de supra-compétence pour la qualifier, tellement son importance est cruciale pour réussir une scolarité et une vie sociale.

     

    A l’entrée en sixième, selon les statistiques de la DEPP, 88% des élèves de fin de CM2 savent lire, s’exprimer et écrire correctement en français[1]. Cela signifie que l’apprentissage de la langue française doit se poursuivre au collège car les lacunes constatées, souvent normales à cet âge, peuvent fragiliser leur poursuite d’étude. Par exemple, les professeurs de collège constatent et déplorent la lenteur avec laquelle les élèves écrivent. Pourtant, cela n’a rien d’étonnant si l’on se rappelle que la maturité graphomotrice n’est atteinte qu’à 15 ans environ, c’est-à-dire à la fin du collège. D’autre part, on sait aussi que la majorité des élèves de sixième ne sont pas capables d’appliquer correctement la plupart des règles de grammaire apprises à l’école primaire, alors qu’ils connaissent les définitions qui les régissent. Il ne s’agit pas d’incriminer la qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles primaires car la complexité de la langue française est telle qu’elle ne peut être pratiquée sans erreur à cet âge[2], mais de prendre en compte cette difficulté de maîtrise de l’écriture quelle que soit la discipline enseignée.

    Enfin, signalons, toujours selon la DEPP, que 4% d’une classe d’âge à 12 ans est en situation d’illettrisme. Les équipes éducatives des collèges ne peuvent ignorer ce chiffre pour repérer ces jeunes et proposer des dispositifs pour empêcher la spirale qui conduit au décrochage.

     

    La maîtrise de la langue concerne l’oral comme l’écrit car les jeunes français n’aiment ni produire des textes ni donner leur avis, même quand celui ci se révèlerait pertinent. Le travail de l’oral va permettre à chacun d’exprimer une pensée, de la confronter aux autres, d’acquérir les réflexes de l’analyse rapide des informations apportées par le locuteur qui fait face. L’objectif étant que chacun soit porteur d’un raisonnement et d’une parole autonome et argumentée. On n’est ni dans la conversation, ni dans la communication d’opinion quand on fait parler les élèves. L’apprentissage de l’oral ne consiste pas non plus à répondre à une question fermée par un mot ou un groupe de mots. L’oral est positif quand il apporte quelque chose, en terme d’apprentissage, à l’élève mais aussi à la classe. Il permet la construction progressive du cours en empruntant des chemins divers pour répondre à une problématique posée en début de séance.

     

    On constate aujourd’hui que l’écrit, loin de disparaître avec l’émergence des nouvelles technologies, a plutôt tendance à se généraliser et se complexifier. Certains écrits sont simples et s’apparentent à de l’oral comme les textos, mais d’autres demandent une réflexion aboutie, soit pour les créer, soit pour les lire. En effet, les supports d’écrits sont variés et hétérogènes. Un livre ne se lit pas comme une page internet. Un tableau présente une structure différente de celle d’un texte linéaire. Un graphique associe des informations de nature mathématique mais aussi scientifiques, historiques, géographiques, économiques…Tous ces supports d’écrits sont présents au quotidien pour chacun d’entre nous, dans le monde professionnel mais aussi privé (il n’y a qu’à regarder les étiquettes des produits achetés pour s’en rendre compte). Cette culture de l’écrit s’apprend dans chaque discipline avec un objectif de transférabilité évident dont les élèves ont tout intérêt à se rendre compte dès les premières années de collège pour ne pas faire des choix précoces qui pourraient s’avérer préjudiciables pour eux au moment des choix décisifs d’orientation.

     

    Si tous les professeurs se mobilisent pour travailler la compétence de maîtrise de la langue, quelle que soit leur discipline, on peut penser que des progrès considérables seront réalisés, au bénéfice de tous. Cela commence par un travail sur le décodage de l’information, plus difficile qu’il n’y parait. Il faut ensuite construire une acculturation à l’écrit, que chaque professeur soit convaincu de l’utilité de faire produire des textes par les élèves, à chaque séance de cours, même courts comme trouver un titre, créer une définition, proposer une hypothèse…. Enfin, il faut se rendre compte des ravages des textes à trous. Non seulement ils ne permettent pas de construire une pensée complexe, mais ils ne facilitent pas non plus l’acquisition des compétences de graphomotricité.

    On oppose parfois l’oral et l’écrit. Or, l’écrit n’est pas le contraire de l’oral. Les deux sont importants. Ils correspondent à des usages particuliers de la langue. Ils sont des vecteurs d’apprentissages et de communication qui impacteront la réussite scolaire de chaque élève.



    [1] http://www.education.gouv.fr/cid57096/reperes-et-references-statistiques.html#Donn%C3%A9es_publiques. En lecture : chercher des informations en se référant à l’organisation d’un dictionnaire ; comprendre globalement un texte littéraire ou documentaire court et y prélever des informations ponctuelles explicites. Concernant les outils de la langue : maîtriser partiellement l’automatisation de la correspondance grapho-phonologique ; identifier les principaux temps de l’indicatif pour les verbes les plus fréquents ; reconnaître les règles les plus simples d’orthographe lexicale et grammaticale.

    [2] bien que la fréquence des fautes d’orthographe et de grammaire augmente fortement depuis une vingtaine d’années 


  • Solidarité avec la France après les horribles attentats du 16 novembre

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    Berlin


  • Aujourd'hui, vendredi 16 novembre, barbarie à l'état pur.

    Quoi qu'ils fassent, nous nous relèverons.

    Une pensée très forte pour les victimes.

    Remerciements à tous ceux qui ont aidé, secouru, sécurisé les sites

    Liberté, égalité, fraternité