• La difficulté d'abstraction des grandeurs chez le jeune enfant

    Une première vidéo montrant le psychologue Gerald Noelting testant le raisonnement d'enfants de 4-5 ans à propos de la conservation des volumes et une seconde vidéo sur la différenciation masse-volume

    Pour une interprétation théorique, voir les travaux de l'école Piaget : http://www.fondationjeanpiaget.ch/fjp/site/accueil/index.php


  • un blog d'une lycéenne qui a participé aux journées nationales des cordées à l'UPEC

    http://pellentz.locta.fr/?p=322


  • LOGICIELS LIBRES PRECONISES PAR LE SOCLE INTERMINISTERIEL

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  • Un article dans la rubrique analyse, consultable ici

     

    A view on globalization


  •  Parler de mondialisation enflamme les débats, mais le sujet est d'importance car on à peine à imaginer l'impact sur les systèmes éducatifs des échanges de biens et de personnes, des recommandations des états et des institutions internationales, de la standardisation, des comparaisons entre pays. A tous les niveaux, sur les systèmes, mais aussi sur les programmes et les individus les interactions mondiales influencent les évolutions actuelles.

     

    Le sociologue suisse Walo HUTMACHER développe le point de vue que la mondialisation correspond au développement d'une condition humaine universelle, une conscience planétaire qui dépasse les simples enjeux économiques. Cela correspond à un fait de civilisation particulièrement important, ce qui par définition interroge l'école dans ses missions. Des modèles d'état se sont progressivement construits, en particulier au cours du vingtième siècle, qui ont tous organisé l'école pour en définir les contours et en préciser les missions. On pourra remarquer que le concept même d'institution scolaire a supplanté les autres modes de transmission de la connaissance (par exemple de type oral en Afrique, ou en lien avec le compagnonnage et l'apprentissage en Europe pendant la période préindustrielle). Partout le niveau de formation augmente. Déjà très élevé en Europe et dans la plupart des pays développés il va bientôt subir la forte concurrence des pays en voie de développement. Il y a six fois plus d'habitants en Inde et en Chine qu'en Europe. Il est inimaginable que ces états-monde ne produiront pas un jour davantage de chercheurs et d'ingénieurs qu'en Europe. La demande en main d'oeuvre qualifiée est de plus en plus mondiale, et la concurrence entre les pays ira croissante.

    Pour autant, les individus ne veulent pas être noyés dans un magma culturel informe et sans saveur (on le voit bien avec la volonté qu'expriment les tenants des langues régionales). En même temps, le tiraillement est dialectique car cette « globalisation » et cette émergence d'un jardin planétaire font prendre conscience des défis planétaires à résoudre : réchauffement climatique, problèmes énergétiques, environnementaux, politiques, sociétaux. Cela impose une éducation citoyenne de haut niveau et ouverte sur le monde qui permet de comprendre les enjeux de ces problématiques complexes.

     

    Transformer l'école comme on l'a fait au moment de la révolution, sans tenir compte des réalités sociales et économiques et des processus mis en œuvre à l'extérieur de nos frontières n'a pas de sens. Il y a deux siècles, en France, la convention puis l'empire voulaient asseoir les idéaux de la révolution, mais aussi former les cadres compétents qui faisaient défaut à la nation. Désormais, il apparaît  un devoir d'instruction et d'éducation plus complexe, qui concerne la totalité des enfants pour répondre à des exigences nouvelles. Notons enfin que si les standards ne sont plus définis complètement au niveau de chaque état européen, mais se nourrissent des dialogues et des échanges à la commission ou au parlement de Strasbourg, les mises en œuvres restent de la prérogative des états et/ou des régions.

     

    Depuis vingt ans, les évaluations internationales se sont multipliées. Les études portant sur les systèmes éducatifs des différents pays ont permis de disposer d'un matériau riche pour analyser les effets des particularités nationales et des changements opérés ces dernières décennies. Or, ce champ d'investigation a non seulement intéressé les gouvernements, les historiens, les sociologues ou les journalistes, mais aussi de nombreux citoyens (et parents) qui souhaitaient savoir ce qui était mis en œuvre en face de la dépense d'éducation, dont on peut rappeler qu'elle représente le premier poste budgétaire de l'état.

    Or, les états sont soumis à des contraintes budgétaires très élevées qui ne pourront que s'accroître du fait du vieillissement de la population et de la demande qui s'exprime dans le domaine de la santé. Cette pression requiert d'étudier et de comparer les modes d'organisation ainsi que la qualité d'enseignement pour en optimiser les coûts[1]. Dans cet esprit, on a développé des indicateurs chiffrés pour évaluer la performance des systèmes et pouvoir les analyser et les comparer (cette méthode porte le nom de benchmarking). La difficulté est bien entendu de pouvoir disposer d'indicateurs fiables et acceptés de tous. Il est donc normal qu'ils fassent l'objet de débats publics, mais aussi dans les établissements scolaires, et que la représentation nationale s'en empare pour ne pas être l'objet de manipulations. De plus, ces indicateurs doivent être pour partie de nature pédagogique, ce qui est extrêmement difficile à définir objectivement. Mais la demande citoyenne est forte et il serait préjudiciable pour l'école que ces indicateurs soient réservés aux actes de gestion administrative et de ressources humaines et aux résultats d'examens.

     

    Le brassage des cultures est une opportunité pour enrichir l'école

     

    L’ouverture au monde concerne d’abord les individus. Pour les élèves comme pour leurs parents la référence du canton associé au collège n'a plus de sens. Combien de collégiens ont vécu toute leur scolarité à proximité de leur établissement de rattachement ? Leurs repères culturels et géographiques se sont élargis avec le temps.

    La France a depuis longtemps été un pays d’immigration. Déjà en 1930, 8% des hommes sur le territoire national étaient immigrés, c’est-à-dire résidant en France et nés étrangers à l’étranger. Actuellement, d’après l’INSEE, il y a sur le territoire national 5 millions de personnes immigrées et 4,5 millions de descendants directs d’immigrés, soit 15-20% de la population totale. Cette immigration est européenne, africaine ou asiatique la plupart du temps. Par ailleurs, la majorité des français n'est plus rurale mais citadine, les collèges et les lycées sont devenus des villages-monde, en particulier dans les plus grosses académies (Versailles, Créteil, Lille, Lyon, Marseille). Ces mouvements de population ne concernent pas seulement les entrants. En effet, on évalue à environ 2 millions le nombre de français expatriés. Et ce chiffre est en augmentation très rapide depuis une quinzaine d’années, de l’ordre de 3-4% par an. Il faut noter que 53% des expatriés ont un niveau d’étude supérieur ou égal à bac +3. Ces français qui travaillent à l'étranger ainsi que leurs enfants vont vivre pour un temps diverses expériences originales et enrichissantes, connaître d'autres coutumes, apprendre une nouvelle langue. 2/3 d’entre eux reviendront s’installer sur le territoire national quand 1/3 restera définitivement à l’étranger. On peut remarquer que le nombre d’expatriés français est beaucoup moins élevé que dans nombre de pays européens comparables en terme de population. En effet, la Grande Bretagne compte 4,7 millions d’expatriés, l’Allemagne 4,2 millions et l’Italie 3,6 millions. Nous sommes donc dans une vague de migrations intra-européenne peut être aussi forte que celle des années 1880-1930.

     

    Ce brassage d'immigration/émigration met en tension la société mais aussi l'école. On l’a déjà signifié, l’école a parmi ses missions de faire acquérir les codes de la citoyenneté et les valeurs de la république, telles qu’elles sont exprimées dans la constitution. Par ailleurs ces enfants immigrés ou issus de l’immigration sont porteurs d'une seconde culture qui va interagir avec la culture traditionnelle du pays. Cette coexistence des cultures mérite de s’appréhender comme une richesse et non comme un tiraillement aux interférences négatives. La question est de savoir, quand on est professeur, comment favoriser chez ces jeunes, dans le quotidien de la classe, la créativité qu’engendre cette double culture et éviter le repli communautaire.

    Une société multiculturelle ne signifie pas qu’il peut y avoir deux systèmes de valeurs différents car celui-ci est l’héritage d’une histoire et fonde la nation. Or, on ne peut nier qu’une intégration peut provoquer ici ou là des difficultés d’acceptation du code de valeurs.

    Elles concernent en général la laïcité, l'égalité filles-garçons, la place de l'Homme dans la société, le rapport à soi et aux autres.

     

    Depuis une vingtaine d'années, l'Europe a favorisé les déplacements d'étudiants avec le programme Erasmus. En mai 2009, le Conseil de l’Union européenne, dans le cadre de la stratégie "Éducation et formation 2020" a fixé un objectif ambitieux à la mobilité. Une nouvelle impulsion à l’ouverture du système éducatif français au contexte européen et international a été donnée par la réforme du lycée. En 2010 les premiers collégiens et lycéens de plus de 14 ans ont pu bénéficié de ces programmes européens pour aller étudier dans un des 33 pays signataires. D'une durée de trois à dix mois environ, ceux-ci permettent non seulement de plonger les élèves dans un bain de langue, mais aussi de découvrir une autre culture, proche, mais différente.

     

    La principale conséquence des ces mouvements à grande échelle est l'élévation du niveau de connaissance des langues européennes mais aussi une exigence accrue de la population pour ce qui lui est offert, y compris en terme éducatif. En comparant les différents systèmes chacun peut vouloir ce qu’il considère être le meilleur, en tout cas ce qui fonctionne le mieux au meilleur coût.

     

    La mondialisation n’est pas seulement attachée au déplacement des individus mais concerne aussi les idées, et pour ce qui touche à l’éducation elle se lit dans les programmes. Prenons quelques exemples pour illustrer ce fait. Plus personne ne songe à faire apprendre la liste des départements français à nos collégiens. L’histoire comme la géographie débordent du cadre national et s’intéressent aux interactions qui affectent l’ensemble des cinq continents. Aujourd’hui, une seconde langue vivante est apprise par tous les lycéens des voies générale et technologique quand, il y vingt cinq ans seulement, les élèves de la section scientifique n’en disposaient qu’en option. Enfin, on peut noter dans un troisième domaine que les sciences s’intéressent fortement aux problématiques environnementales, énergétiques ou liées au développement durable.

     

    En conclusion, il faut bien voir que la mondialisation a un impact fort sur l’école car la concurrence économique des pays exige que la formation à tous les niveaux  soit performante pour permettre aux entreprises de pouvoir être compétitives, rester sur le sol national et répondre aux aspirations individuelles en conservant la solidarité qui fonde notre modèle social.



     

      Les effets de la mondialisation sur l’éducation

    [1] Le développement de l'école par les jésuites répondait déjà à cette demande.