• Pour aborder la thématique du climat scolaire :


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  • L'audition de Florence ROBINE au conseil économique et social sur le thème de l'Ecole de la réussite pour tous est dans la rubrique VIDEOS EDUC

    Ci dessous une carte mentale qui met en exergue les principales idées développées


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  • Le collège en quête d'identité, l'Ecole du socle

     

    On  revient donc à la question du positionnement du collège dans le système éducatif français. Longtemps adossé au lycée, il a permis de garantir l’excellence de la formation classique pour les meilleurs élèves. La massification qui permet d’élever le niveau moyen d’instruction ne s’est toutefois pas accompagnée d’une redéfinition des pédagogies employées. Les professeurs se sont parfois retranchés derrière la liberté pédagogique octroyée (à juste titre) pour ne pas voir qu’ils ne pouvaient plus enseigner à tous les élèves comme on le faisait autrefois avec la partie la plus réceptive à ce type d’enseignement. Or, les missions assignées au collège ont évolué et les objectifs assignés sont clairement ceux du socle. Dans l’immédiat, les programmes qui sont en attente de réécriture ne sont pas tous compatibles avec l’esprit du socle tel qu’il a été défini par le législateur.  

    On perçoit cependant des évolutions dues au changement générationnel progressif des enseignants en poste mais aussi à la prise de conscience qu’il n’était plus possible de regretter ce qui avait disparu mais qu’il fallait avancer avec un objectif plus ambitieux qu’avant : mieux former la TOTALITE d’une génération d’écoliers. [1]

     

    Il est courant de dire que les professeurs d’école possèdent une maîtrise des outils pédagogiques plus fine et que les professeurs de collège sont plus experts en matière de didactique et de savoirs à transmettre. Leurs formations respectives sont en partie responsable de ce fait. Chacun d’eux a donc tout à gagner de mieux appréhender, le premier les disciplines et le second les méthodes de mise en activité des élèves, ou la différenciation pédagogique, pour valoriser de nouvelles compétences auprès des élèves, des parents, de l’institution.

     

    Accepter le point de vue de l’autre, porter un autre regard sur l’élève et sur son enseignement

     

    Les conseils de liaison école-collège qui ont vu le jour ont été pensés dans l’esprit des comités de pilotage des dispositifs ECLAIR[2] qui mettent autour d’une même table des enseignants du premier et du second degré, un chef d’établissement et des inspecteurs. La réflexion qui s’opère lors de ces échanges (les anglo-saxons parlent de brain-storming) est l’occasion de mettre en place des programmes de rencontres sur des sujets concertés et précis. Il est important d’aller au-delà de la seule transmission d’informations sur le degré d’acquisition de chaque enfant dans les matières fondamentales (qui reste évident essentiel). Les élèves de sixième doivent pouvoir se retrouver en présence de leur ancien maître, ne serait ce qu’une seule demi journée dans l’année, ceux de CM2 ont tout à gagner à rencontrer leurs futurs professeurs, en particulier dans les disciplines artistiques ou scientifiques. Les échanges concernent les interactions professeurs - élèves mais aussi celles qui ont lieu entre professeurs, y compris dans les classes pour simplement voir l’autre travailler et apprendre en analysant ses méthodes ou pour intervenir avec lui en co-animation.

     

    Après avoir traversé la tourmente du collège unique, le collège se construit actuellement une nouvelle identité. Comme lors de tout changement de paradigme, les inquiétudes sont profondes, les crises récurrentes, et les difficultés à surmonter nombreuses.

    Le collège a tout à gagner à changer de statut. Il n’est pas un entre deux, coupé entre une école qui apporte la première pierre éducative et un lycée qui prépare au supérieur. Un collège qui s’assume n’est pas l’antichambre d’un lycée qui représenterait le Graal. Les professeurs sont les éléments indispensables à cette transition qui demande de l’ambition, une responsabilité claire vis-à-vis de chacun des partenaires et l’envie de relever le défi de la réussite éducative. Assumer sa différence vis-à-vis du lycée consiste à : 

     

    -         refuser toute forme d’échec et accompagner les plus faibles, en priorité,

    -         prendre les élèves au niveau où ils sont à l’entrée en sixième pour adapter l’enseignement qui les fera progresser,

    -         donner les clés de la réussite à ceux qui iront en lycée général et technologique, comme en lycée professionnel,

    -         créer un environnement qui crée de l’envie et qui est propice à la formation, en acceptant l’idée que le professeur a une mission pédagogique mais aussi éducative, en étant à l’écoute des difficultés des élèves,

    -         garantir à tous les élèves, sans tricher, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture.

     

    Le collège a toutes les compétences en son sein pour réussir sa transition, des professeurs parfois inquiets mais toujours acquis à la cause des enfants, des principaux qui veulent montrer le potentiel de leur établissement, des inspecteurs et des cadres administratifs  présents pour soutenir les efforts vers un modèle de développement qui valorisera les potentialités de chacun, dans l’intérêt de tous.



    [1] Thomas Piketty indique par ailleurs comment la croissance des inégalités des revenus peut être limitée par une éducation plus qualifiante. La loi de l’offre et de la demande induit une meilleure rémunération des métiers à forte valeur ajoutée, en particulier quand le système éducatif ne répond pas à l’attente des entreprises et des administrations. Si la démocratisation des diplômes n’a pas réduit les inégalités de salaire c’est parce que tous les référentiels des niveaux de qualification (de I à V) ont accrus les connaissances et compétences acquises par les élèves. Une stagnation d’un groupe social à un niveau collège inférieur, comme il est parfois proposé, amplifierait fortement le déclassement de ces personnes et accroîtrait d’autant les inégalités de revenus. On voit donc que la demande individuelle de qualification rejoint celle exprimée par la nation pour rester dans la compétition mondiale et celle de la société pour une répartition juste des revenus. Cf T. Piketty, le capital au XX1 siècle, p 482

    [2] Ecole Collège Lycèe pour l’Ambition l’Innovation et la Réussite


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  • La conférence de Viviane BOUYSSE sur l'importance de l'Ecole maternelle dans le parcours de l'élève est dans la rubrique VIDEOS EDUC

    Ci dessous une carte mentale qui met en exergue les principales idées développées


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  • Le numérique s’est insinué dans nos vies quotidiennes à une vitesse phénoménale. On a peine à croire qu’il y a vingt ans seulement la quasi-totalité de la population ne disposait ni d’ordinateur individuel, ni de téléphone portable, encore moins de tablette, smartphone ou autre GPS. Et si le réseau internet existait déjà, il était moins utilisé que le minitel !

    En constatant à quel point nos vies sociales, culturelles et professionnelles dépendent aujourd’hui de ces outils nous pouvons réellement dire qu’il y a eu un basculement très rapide des comportements humains liés aux nouvelles technologies. En ce sens on ne peut que parler de révolution numérique.

     

    De tous temps, les idées associées aux technologies nouvelles ont eu une dynamique propre qui a garanti leur essor

     

    Les établissements ne peuvent pas rester à l’écart de ces phénomènes sociétaux[1] car l’Ecole courrait un risque énorme de rupture avec la société, voire d’implosion. Et dans ce cas le pire pourrait émerger car les contestations de la société et de son organisation utilisent souvent un mode émotionnel, en particulier depuis l’émergence de facebook, twitter et autre réseau comparable.

    Tous les acteurs de l’Ecole, cadres, professeurs, personnels administratifs ont la responsabilité d’être ouverts à ces modes de pensée pour inclure dans leur travail l’influence des nouvelles technologies sur les apprentissages mais aussi les liens avec les parents et les élèves dans et hors l’Ecole.

     

    Ø                                                                                          Vers un pilotage d’établissement des usages du numérique

     

    Si la première étape du développement consiste à câbler les salles et à les doter en matériel (ordinateurs, vidéoprojecteurs, tableaux blancs interactifs…), la seconde, la plus importante et la plus difficile à mettre en oeuvre est de savoir comment on utilise ces outils dans un nouveau contrat pédagogique au sein de la communauté éducative.

    Finalement, la question principale n’est pas de savoir si l’irruption du numérique à l’Ecole est en passe de changer l’enseignement mais quand et comment les méthodes pédogogiques vont être profondément renouvelées par le numérique?

     

    Pour effectuer la transition vers le numérique, un pilotage doit être effectué dans l’établissement, sous la responsabilité du Principal ou du Proviseur. L’existence d’une « commission en charge du numérique » semble propice à une réflexion approfondie sur ce sujet et à une prise de décision qui engage et implique la communauté de l’établissement. Elle aurait pour mission d’effectuer un diagnostic des usages, d’impulser une politique de développement, d’organiser les projets et la formation des équipes éducatives et de dresser une liste d’indicateurs pour vérifier l’état d’avancement et l’impact des choix opérés. Cette commission aurait aussi en charge de faire des propositions au conseil d’administration pour adapter le règlement intérieur aux évolutions (par exemple sur l’utilisation des téléphones portables, tablettes, ordinateurs personnels ou sur l’instauration de bornes wifi dans l’établissement, de postes informatiques dans les endroits extérieurs aux salles de classe, de développer le très haut débit)

    Cette commission qui ferait participer des représentants d’élèves et de parents n’est pas encore une idée très répandue, mais on peut supposer sans crainte de se tromper qu’elle le deviendra.

     

    Nous sommes pour l’instant dans une sorte d’entre deux numérique. De nombreuses initiatives intéressantes apparaissent ici ou là, mais la généralisation des approches pédagogiques qui intègrent une réflexion liée au numérique n’est pas encore aboutie.

    Les professeurs, pourtant grands consommateurs de ces produits culturels et technologiques, sont assez frileux et sceptiques quant à leur utilisation au quotidien, dans la classe. Il faut en effet du temps, de la volonté et de l’énergie pour s’aventurer dans ces territoires inexplorés, tester et analyser des expériences qui ne seront pas toutes réussies pour avancer sur un chemin sinueux et découvrir de nouvelles formes d’apprentissages plus adaptées aujourd’hui que celles qui sont traditionnellement développées.

     

    Beaucoup de professeurs sont convaincus de l’intérêt de ces nouvelles technologies mais se posent au moins deux questions fondamentales dont les réponses sont encore aujourd’hui en partie à construire :

    -          Comment est ce qu’on entre dans le changement de culture lié au numérique ?

    -          Comment, dans le travail de classe, tous les jours, on inclut et on utilise les outils numériques le plus naturellement possible pour faire réussir les élèves ?

    La réponse consistant à dire qu’il faut utiliser au maximum ces outils parce que les élèves baignent dans cet environnement n’est pas recevable car elle n’est fondée sur aucun argument sérieux. Il vaut peut être mieux retourner cette assertion et se dire que placé dans un environnement saturé de technologies numériques, il est nécessaire d’avoir une véritable réflexion pour que l’utilisation de ces outils apporte une véritable plus value pédagogique.

     

    S’intéresser aux problématiques du numériques pour former le citoyen de demain

     

    Tous les adultes, qu’ils soient parents ou professeurs, savent qu’on ne peut laisser seuls les adolescents s’éduquer à l’usage des réseaux sociaux.

    Nous avons tous en tête quelques dramatiques histoires de suicides d’élèves suite à des phénomènes collectifs d’acharnement ou de moqueries sordides. Heureusement ces issues extrêmes tragiques sont rares, mais il n’y a pas une cour de récréation qui ne connaisse son lot d’élèves qui subissent via le réseau internet, en particulier facebook, ou les téléphones portables des moqueries ou des insultes. Ces attitudes ont une influence directe dans la vie de l’établissement et de la classe, puisqu’elles conduisent parfois à de violentes algarades entre les protagonistes, voire entre groupes opposés.

    D’autres fois, on voit apparaître dans la presse des cas de professeurs ou chefs d’établissements insultés ou humiliés sur le réseau. Quelle qu’en soit la raison cela est évidemment inacceptable car ce comportement s’apparente à un lynchage public. En tant qu’éducateurs, les professeurs ne peuvent pas s’abstenir de prévenir et d’expliquer les dangers d’internet, et en particulier rappeler régulièrement que les règles de droit sont les mêmes partout et s’appliquent aussi bien dans la rue que sur le réseau. En d’autres termes, si internet est un formidable outil de partage et de communication, il n’en demeure pas moins que l’émotion ne doit pas prendre le pas sur la raison.

    Il convient donc, lorsque la charte informatique du collège ou du lycée est distribuée à chaque élève de ne pas attendre d’eux qu’ils la consultent à la maison et la retournent signée. Il est utile de profiter de cette occasion pour la lire ensemble, dans la classe, la déchiffrer, la commenter et provoquer un débat qui confrontera leurs représentations aux réalités et qui rappellera les règles de droit commun.

     

    Certains professeurs ne veulent pas utiliser les outils numériques en expliquant qu’ils ne sont pas suffisamment à l’aise avec la technique, et que leurs élèves sont nettement plus performants qu’eux. Il ne doit pas y avoir de compétition sur les compétences informatiques des uns et des autres. Si les élèves sont performants dans le maniement de l’outil, quel est le problème ? Utilisons plutôt cette compétence. En effet, le travail du professeur ne s’arrête pas, loin s’en faut, à apprendre comment se servir d’un ordinateur pour rédiger un devoir avec un traitement de texte ou construire une courbe avec un tableur. Il s’agit davantage de savoir comment traiter une information complexe et surabondante pour progresser dans le savoir et résoudre des problèmes.



    [1] On ne manquera pas de lire ou d’écouter Joël de Rosnay et Michel Serres pour comprendre les enjeux de l’éducation au numérique et par le numérique. Vers l’éducation fluide : http://www.dailymotion.com/video/xxq2r2_joel-de-rosnay-societe-et-nouveaux-medias-education-et-fluidite-surfer-la-vie-2012_webcam


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